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  • Valérie RILOS

La RSE, pour une relance durable




La pandémie et les mesures de confinement ont mis à l’arrêt des pans entiers de l’économie. Parallèlement, nous avons pris conscience de la nécessité de construire un nouveau modèle face à la délocalisation d’activités stratégiques, à l’absence de plan de continuité d’activité…  Il est donc urgent de se réinventer. Mais comment ? La RSE, qui s’impose comme un formidable levier de performance durable, semble être la solution pour se développer autrement, de façon pérenne en harmonie avec toutes ses parties prenantes et son écosystème.



La RSE, c’est quoi ? 


Premier constat : 49 % des salariés français ne savent pas ce qu’est la RSE, ni ce à quoi elle sert, selon l’étude Ipsos Open Mind Kfé. Quand le concept est connu, il est souvent perçu comme trop complexe, coûteux, réservé aux grandes entreprises. Par ailleurs, alors que 78% des salariés associent la RSE à des thématiques sociales et environnementales, seuls 6% savent qu’elle traite également de sujets liés aux ressources humaines. 


Alors qu’est-ce que la RSE ? La Responsabilité Sociale (ou Sociétale) des Entreprises est la contribution volontaire des entreprises aux enjeux du développement durable. Lequel répond «  aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs », selon le rapport Brundtland. Qui est concerné ? Toutes les entreprises, quels que soient leur taille, statut ou secteur d’activité. OUI, les TPE et PME peuvent intégrer cette démarche, elles le font déjà parfois sans le savoir… La RSE consiste pour une entreprise à s’engager à réduire l’impact de ses activités sur les plans environnemental (biodiversité, climat, ressources...), social (santé des riverains, des collaborateurs, travail des enfants...), et économique (corruption, dégradation des services publics...) et à mettre en œuvre des actions visant à atteindre cet objectif. Pour structurer sa démarche, elle peut s’appuyer sur différents référentiels, dont la norme Iso 26000 qui comporte 7 questions centrales : les droits de l’homme, les relations & conditions de travail, l’environnement, la loyauté des pratiques, les questions relatives aux consommateurs, la communauté & le développement local, et la gouvernance, à travers un dialogue permanent avec les parties prenantes de l’entreprise.




Contribuer aux défis mondiaux


De par son caractère systémique, la RSE agit sur plusieurs plans et crée des interactions à tous les niveaux. Sur le plan macro, elle s’avère un puissant levier pour réinventer notre modèle économique et nous tourner vers un capitalisme plus responsable et plus durable. Notamment parce qu’elle vise une croissance durable et lutte contre les inégalités, le réchauffement climatique... comme le martèle Bruno Le Maire, Ministre de l’Economie. 

En 2017, l’ONU a défini 17 objectifs de développement durable (ODD) auxquels les entreprises peuvent contribuer afin de transformer notre monde. Ces ODD indiquent « la marche à suivre pour parvenir à un avenir meilleur et plus durable pour tous. Ils répondent aux défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés, notamment ceux liés à la pauvreté, aux inégalités, au climat, à la dégradation de l’environnement, à la prospérité, à la paix et à la justice. » 




La RSE, source de performance 


Saviez-vous qu’il existe un écart en moyenne de 13 % de performance entre les entreprises qui introduisent des pratiques RSE et celles qui ne le font pas ? Cet écart atteint 20 % pour celles qui mettent en œuvre la RSE au niveau de leur gestion de ressources humaines, selon le rapport de France Stratégie de 2019. Il s’agit donc de ne pas négliger le volet social, en développant des politiques de qualité de vie au travail, de diversité, d’inclusion, d’égalité professionnelle... 

Intégrer la RSE dans sa stratégie d’entreprise conduit donc à une meilleure performance globale et durable. Très concrètement, le chercheur canadien Bob Willard (The New Sustainability Advantage: Seven Business Case Benefits of a Triple Bottom Line), a modélisé sous forme de matrice les impacts de la RSE sur le compte de résultat d’une entreprise (cf schéma d’opportunité de performance globale).


Copyright - Atelier RSE Lib



Des bénéfices indéniables en termes de compétitivité


Grâce à la RSE, l’entreprise adopte une démarche structurante qui présente de nombreux bénéfices.

  • Elle se dote d’une vision qui donne du sens au regard d’enjeux plus globaux et du bien commun. Il s’agit de voir comment son modèle d’affaires contribue positivement à la durabilité de la planète. Cette vision engage l’entreprise dans le long terme et concourt à sortir du courtermisme.

  • L’entreprise identifie et anticipe les risques liés à ses activités : atteinte aux droits humains, risques professionnels, environnementaux (climat, énergie, eau...), risques liés à l’emploi, à la santé et à la corruption. Cette approche préventive vise une meilleure maîtrise des risques par la mise en place d’actions pour les atténuer.

  • L’entreprise s’inscrit dans une logique d’amélioration continue et construit des relations durables et harmonieuses avec l’ensemble de ses parties prenantes (collaborateurs, clients, collectivités, pouvoirs publics, investisseurs…) ce qui renforce l’écosystème dans lequel elle évolue. 

  • En réduisant son impact (environnemental, social, sociétal) et ses externalités négatives, elle optimise la gestion de ses ressources et de son capital qu’il soit matériel ou immatériel (humain, financier, organisationnel, réputation, ...)

  • En se préoccupant de ses collaborateurs, par une politique d’amélioration de la qualité de vie au travail (conditions de travail, diversité, dialogue social), elle développe sa performance sociale et sa marque employeur ; attirant ainsi de nouveaux talents, qui détiennent les compétences dont elle a besoin pour sa croissance, et les fidélisant.

  • ...

De quoi mieux « piloter » son entreprise et développer une performance durable pour gagner en compétitivité.

 


Cela se traduit par une dynamique vertueuse pour l’entreprise :


Un cadre législatif propice


Désireux d’engager la France dans un nouveau modèle économique, l’État donne l’impulsion pour diffuser la RSE en instaurant un cadre législatif propice.

Adoptée le 22 mai 2019, la loi Pacte relative à la croissance et la transformation des entreprises vise à faire grandir les entreprises françaises et repenser leur place dans la société. Désormais, leur mission ne se limite plus au profit. L’entreprise est considérée comme un lieu d’innovation collective produisant de l’utilité au service d’une économie plus juste, efficace, durable. C’en est fini du comportement de prédateur ! La loi Pacte favorise la contribution des entreprises à l’intérêt collectif ainsi qu’un meilleur partage de la valeur et de l’engagement. 

A cet effet, les articles 1832 et 1833 du code Napoléon ont été modifiés pour introduire les notions d’« activité soutenable et responsable » et de prise en considération des « enjeux sociaux et environnementaux ». Le texte législatif définit 3 strates d’engagement : d'abord la notion d'intérêt social, puis celle de raison d'être, et enfin d'entreprise à mission, pour les plus volontaires. Avec une obligation pour les entreprises dont l’État détient tout ou partie du capital de se doter d’une raison d’être au 1er janvier 2020. 

Résultat : bon nombre d’entreprises ont suivi cette incitation, retrouvant un nouveau souffle. Certaines ayant inscrit leur raison d’être dans leurs statuts, sont devenues des entreprises à mission. Tel est le cas de la Maif, Danone, la Camif, RTE ou le Groupe La Poste par exemple, qui ont franchi le pas.








« Convaincus que seule une attention sincère portée à l'autre et au monde permet de garantir un réel mieux commun, nous la plaçons au cœur de chacun de nos engagements et de chacune de nos actions. » 



« Proposer des produits et services pour la maison, conçus au bénéficie de l'Homme et de la planète. Mobiliser notre écosystème (consommateurs, collaborateurs, fournisseurs, actionnaires, acteurs du territoire), collaborer et agir pour inventer de nouveaux modèles de consommation, de production et d'organisation. » 



« Apporter la santé par l'alimentation au plus grand nombre. »  



« Simplifier la vie de ses clients et  innover pour répondre à leurs besoins de services de proximité. » 




L’après Covid : une opportunité pour s’emparer de la RSE et se transformer !


Patronat, ONG, Etat… tous convergent aujourd’hui pour faire de la RSE le moteur d’une relance économique durable. Car ce sont des secteurs entiers qui sont menacés par la crise économique : l’aéronautique, la restauration, le tourisme, l’automobile et bien d’autres... 

L’État, qui s’est donné pour mission de protéger les entreprises et les emplois, lance des plans massifs d’aides (plan Aéro, plan Tech, plan Auto…) moyennant des contreparties en termes d’engagements. « La RSE est une dynamique pour faire bouger la Nation et créer l’adhésion à un nouveau modèle plus responsable et durable. Les entreprises aidées devront être exemplaires en matière de RSE, » souligne le Ministre de l’Économie et des Finances.



L’après Covid offre par conséquent l’opportunité de mettre enfin en œuvre toutes les transformations (transitions écologiques, transformations d’ordre organisationnel, managérial, numérique ou technologique...) que l’on remettait au lendemain. Nous disposons d’un outil performant générateur d’une relance durable. Alors qu’attendez-vous pour intégrer la RSE à votre stratégie ou renforcer vos engagements ? A vous de jouer !



Par Valérie Rilos, Consultante-rédactrice en communication RH, RSE et transformation des organisations – spécialiste des sujets sur le capital humain


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